Encausse, Gérard (1865 - 1916)

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Gérard Encausse, dit Papus, défenseur de l'occultisme et cofondateur de l'Ordre martiniste, né en Espagne, d'un père français et d'une mère espagnole, Gérard Anaclet Vincent Encausse passa toute sa jeunesse à Paris, où il fut reçu docteur en médecine. Avant même de terminer ses études, il s'était donné pour tâche de lutter contre le scientisme de l'époque en répandant une doctrine nourrie aux sources de l'ésotérisme occidental. Encausse, qui se fit appeler Papus d'après le nom d'un esprit du Nyctameron d'Apollonius de Tyane, fut un chef de file incontesté. Il se défendait d'être un thaumaturge, un inspiré et se présentait comme un savant, un expérimentateur. Il doit ses idées à Saint-Yves d'Alveydre, mais aussi à Wronski et surtout à Éliphas Lévi et à Fabre d'Olivet. Par ailleurs, la pensée de Louis-Claude de Saint-Martin a laissé sur lui une trace profonde à partir de 1889 environ, peu après sa rupture (en 1888) avec la Société théosophique de Mme Blavatsky. C'est en 1889 aussi qu'il s'affilie à l'ordre kabbalistique de la Rose-Croix fondé par Peladan et Guaita cette année-là.

L'Ordre martiniste, créé par Papus et par Augustin Chaboseau en 1891, doit son nom au souvenir de Saint-Martin et peut-être à celui de Martines de Pasqually. Dans sa revue officielle, L'Initiation, fondée par Papus en 1888, on relevait les noms de Stanislas de Guaita, Peladan, Barlet, Matgioi, Marc Haven, Sédir, de Rochas, Chamuel. Mais, du moins pendant longtemps, les noms de Martines de Pasqually, Saint-Martin, ou Willermoz y sont beaucoup moins cités que ceux de Fabre d'Olivet et d'Éliphas Lévi. Les premiers martinistes de renom furent Paul Adam, Maurice Barrès, Stanislas de Guaita, Victor-Émile Michelet et Peladan.

D'autre part il se constitua un groupe organisant des cours et des conférences visant à faire découvrir aux chercheurs les valeurs de l'ésotérisme occidental. Il devint bientôt le cercle extérieur de l'O.M., et, après s'être appelé Ecole supérieure Libre des Sciences Hermétiques, prit finalement le nom de Faculté des Sciences Hermétiques. Les cours étaient nombreux (une douzaine par mois environ), et les sujets étudiés allaient de la Qabbale à l'Alchimie et au Tarot, en passant par l'histoire de la philosophie hermétique. Papus, Sédir, V-E Michelet, et A. Chaboseau, entre autres, jouaient les professeurs. La section Alchimie, dirigée par F. Jollivet-Castelllot, est à l'origine de la Société Alchimique de France.

Ce vaste mouvement hermétique, dont Papus était l'une des âmes agissantes, est sans nul doute inséparable de la littérature symboliste de cette époque, bien qu'il fût lui-même naturellement beaucoup plus orienté vers les mystères de l'occultisme que vers les recherches esthétiques de Mallarmé ou de Villiers de L'Isle-Adam. De leur côté, les symbolistes ne trouvaient guère dans le renouveau ésotérique que des thèmes d'inspiration. Le martinisme, d'ailleurs, n'apparaît à cette époque que comme l'une des nombreuses manifestations de ce renouveau.

S'il fut un piètre historien, de la Qabbale notamment, ce Balzac de l'occultisme que fut Papus a contribué, par ses talents de vulgarisateur, à ouvrir les esprits de son temps aux sources vives de la pensée analogique et de l'imagination créatrice (Les Disciples de la science occulte, Paris, 1888;Traité élémentaire d'occultisme, Paris, 1898; Traité méthodique des sciences occultes, Paris, 1891; L'Occultisme contemporain, Paris, 1887...etc...)

Papus dans l'arrière boutique de la Librairie du merveilleux

Ci-contre, Papus dans l'arrière boutique de la "Librairie du merveilleux", salle de réunion des activités martinistes vers 1890.

Ci-contre, deux portraits de Papus

En automne de 1905, Nicolas II, aux prises avec les troubles sociaux, l'appela à Tsarskoïe Selo pour lui demander conseil. Papus évoqua alors, au cours d'une opération magique, l'esprit d'Alexandre III, qui préconisa la répression et annonça une révolution de grande envergure. Papus affirma au tsar que cette révolution n'éclaterait pas tant que lui-même serait vivant. L'assistant de Papus, le "Maître Philippe", jouit aussi d'une grande autorité morale auprès du tsar, à qui il avait prédit la naissance du successeur au trône, mais la venue de Raspoutine l'évinça. La visite de Papus à Nicolas II, séjour auréolé de mystère, n'est qu'un épisode parmi d'autres dans cette vie étrange mais féconde et, somme toute, imprégnée de rayonnante bienfaisance.

Ci-dessous de gauche à droite: le Médecin-Capitaine Encausse (1915) , Papus en Russie, Papus - Marc Haven - Philippe - Sédir - Rosabis, Maître Philippe.

Médecin-capitaine Encausse Papus en Russie Papus, Marc Haven, Philippe, Sédir, Rosabis Philippe de Lyon, maître spirituel de Papus
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Posté le 24/04/2024 00:19:38