Héra

Origine : le nom est vraisemblablement d'origine préhellénique. Héra est honorée d'abord comme une déesse autonome, sans époux.

Fille de Cronos et de Rhéa, soeur et épouse de Zeus, elle est devenue par son mariage la plus grande déesse olympienne (Homère, Iliade). Elle est la protectrice des femmes, du mariage légitime et de la fécondité.

Elle est représentée sous les traits d'une belle jeune femme, aux traits sévères, aux cheveux longs retenus par un diadème, vêtue d'une tunique (le chitôn) et enveloppée dans un long voile.

 

Attributs :

  • un sceptre surmonté d'un coucou
  • une grenade (symbole de fécondité)

 

Animal associé : le paon, dont le plumage constellé rappelle les yeux d'Argus (Ovide, Métamorphoses) qu'Héra avait placé à la garde d'Io.

 

Héra est honorée dans tout le monde grec mais surtout à Argos (où se trouvait sa statue chryséléphantine, oeuvre de Polyclète), Samos (très grand temple dont la construction était attribuée aux Argonautes) et Olympie.

Pour la séduire, Zeus, dit-on, avait pris la forme d'un coucou transi de froid que, prise de pitié, Héra réchauffa dans son sein. Le mariage fut célébré en grande pompe (en Phrygie ? en Eubée ? en Crète ? les légendes divergent) (Aristophane, les Oiseaux) et Gaia, la Terre-mère, offrit en cadeau de noces les pommes d'or du jardin des Hespérides (symbole de fécondité). Chaque année, Héra renouvelait sa virginité en se baignant dans la source Canathos près d'Argos et, chaque année également, plusieurs villes commémoraient le mariage de Zeus et Héra. Celle qu'on appelait "la déesse aux bras blancs" prenait d'ailleurs grand soin d'entretenir sa beauté (Homère, Iliade).

Elle donna à Zeus quatre enfants :

  • Arès (dieu de la guerre),
  • Hébé (déesse de la jeunesse),
  • Héphaïstos (dieu du feu)
  • Ilithye (qui préside aux accouchements).


On la disait d'un caractère violent et vindicatif et les disputes entre les époux étaient nombreuses (Homère, Iliade) ; mais, fière de sa vertu, Héra avait beaucoup à se plaindre des infidélités de son époux volage. Elle poursuivit de sa haine non seulement ses rivales comme Io (Eschyle, les Suppliantes ; Prométhée enchaîné), Sémélé ou Léto (Callimaque, Hymnes) mais aussi les enfants que Zeus leur donnait : l'exemple le plus célèbre en est Héraclès. Zeus parfois se fâchait et punissait sa femme ...(Homère, Iliade).

Lors de la guerre de Troie, elle soutint les Grecs contre les Troyens par rancune contre Pâris qui, lors du fameux concours de beauté sur le mont Ida, lui avait préféré Aphrodite. Sa haine ne pouvait être apaisée que par l'anéantissement des Troyens (Homère, Iliade), (Euripide, Les Troyennes).

 

Équivalent romain : Junon (du latin iuuenis , jeune, jeune mariée) ; elle est la déesse du mariage, de la naissance et de la fécondité (Iuno Lucina).

 

Elle est vénérée sur le Capitole sous le nom de Iuno Moneta car les oies sacrées de son sanctuaire avaient averti (vb latin monere) de l'arrivée des envahisseurs gaulois (390 avant J.-C.). Dans les dépendances du temple de Iuno Moneta se trouvaient les ateliers de fabrication de la monnaie, d'où l'adjectif "monétaire".

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Posté le 29/03/2024 02:02:03