La constellation de la Vierge....

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Posté le 09/08/2018 08:21:24
La Vierge est une constellation zodiacale très ancienne, la seconde par la grandeur, bien qu’à part son étoile principale l’Épi (Alpha Virginis, de magnitude 1,2) elle soit relativement difficile à repérer. L’Épi se trouve au sud immédiat du cercle de l’écliptique.

Elle est plus facile à localiser si l’on prend les constellations voisines comme repères, par exemple si l’on suit la légère courbe de la queue de la Grande Ourse, un peu au sud-est, jusqu’à Arcturus (Alpha Boris), et qu’on la prolonge à peu près de la même distance, on arrive au sud de l’Épi, seule étoile brillante de cette région du ciel.

La Vierge est représentée sous l’aspect d’une jeune fille, souvent ailée, étendue sur l’écliptique. Elle tient une palme de la main droite, et une gerbe de blé de la main gauche, c’est « l’Épi de la Vierge », l’Épi. Dans les civilisations mésopotamienne et égyptienne, la Vierge fut très tôt représentée par un personnage féminin lié à la fécondité.

Dans la mythologie babylonienne, elle représentait Ashtart, reine des étoiles. Dans ses chroniques de l’histoire anglo-saxonne, écrites au VIIe siècle, Bède le Vénérable établit un lien entre la déesse Astarté, assimilée à Ashtart, et la déesse saxonne de la Fécondité, Eostre, qui est à l’origine du terme saxon signifiant « Pâques ». Il s’agit en fait d’une simple constatation. A l’époque de Bède, les étoiles de la Vierge brillaient vivement dans le ciel nocturne en mars et en avril, au début de la saison des cultures dans l’hémisphère Nord, et elles demeuraient visibles jusqu’à la fin de l’été, pour assurer une récolte abondante. Douze siècles plus tard, les choses ont encore peu changé.

Certains auteurs grecs ont assimilé la Vierge à l’ancienne déesse égyptienne Isis ; toutefois, c’est surtout avec Perséphone, fille de la déesse de la Terre cultivée, Déméter, qu’elle a été confondue. Plus tard, Cérès, l’équivalent romain de Déméter, sera directement, et non plus par l’intermédiaire de sa fille, identifiée à la constellation ; le thème de la fertilité et des récoltes apparaît dans la légende bien connue de l’enlèvement de Perséphone. C’est à travers les jeunes pousses printanières, à l’occasion de l’un de ses rares excursions dans le monde supérieur, que le seigneur des Enfers, Hadès, vit la jeune fille. Il ramena la belle chez lui et en fit la reine de son royaume.

Des jours et des jours durant, Déméter erra sur la Terre pour retrouver sa fille. Finalement, folle de tristesse et de rage, elle décida de ne plus fertiliser la terre jusqu’à ce que sa fille lui fût rendue. Zeus obligea son frère Hadès à restituer Perséphone, à la condition qu’elle n’eût pas goûté la nourriture des Enfers. Mais Perséphone avait grignoté quelques grains de grenade. Plein de compassion pour Déméter et pour sa fille, Zeus décréta que Perséphone pourrait néanmoins passer la moitié de l’année avec Déméter, le printemps et l’été, mais qu’elle devrait retourner avec Hadès pendant l’autre moitié, l’automne et l’hiver. Aussi, lorsque Perséphone revient chez sa mère, elle apporte le printemps. C’est là l’origine des fêtes initiatiques célébrées par les Athéniens, les « mystères d’Éleusis ».

Le mythe de Déméter-Cérès est à l’origine de la signification symbolique actuelle de la constellation. Cependant, on trouve aussi un autre élément important chez les auteurs classiques, chez qui la Vierge est assimilée à Astrée, fille de Zeus et de Thémis, déesse de la Justice. Elle a pour attribut la balance, qui est aussi la constellation du même nom. Selon le poète grec Aratos (v. 315-v. 45 avant Jésus-Christ), « elle était établie sur la Terre depuis les temps anciens et côtoyait les hommes, les exhortant sans cesse à se montrer magnanimes envers leurs prochains ». C’était l’Age d’or. Mais au cours de l’Age d’argent et de l’Age de bronze, l’humanité est passée de la grâce à l’avilissement, « et la Justice, abhorrant cette race d’hommes, s’est envolée vers le ciel afin d’y élire domicile ; c’est là qu’encore aujourd’hui, la nuit tombée, les hommes contemplent la Vierge ».

Dans l’Antiquité grecque, on a également établi un lien entre la Vierge et Erigone, fille d’Icarios qui avait introduit dans ses États le culte de Dionysos, le dieu du vin et de la vigne. Erigone fut aimée du dieu qui, pour la séduire, se transforma en grappe de raisin. Apprenant la mort de son père massacré par des bergers ivres, Erigone se pendit de désespoir. Zeus, pour récompenser sa piété filiale, la plaça dans la constellation de la Vierge.

En Inde, la Vierge était connue sous le nom de « Kanya », mère du dieu Krishna, et était représentée sous la forme d’une déesse assise devant un feu. En Europe, depuis les premiers temps du christianisme, la Vierge est assimilée à la Vierge Marie. On a même vu dans l’Épi, l’étoile la plus brillante, le Divin Enfant dans les bras de sa mère.

Le nom chinois de cette constellation, « Vierge froide », montre l’influence que l’Europe exerce sur l’Asie depuis le XVIIe siècle. Mais à une époque plus ancienne, les astrologues chinois considéraient l’Épi comme l’étoile la plus importante de la première Maison lunaire Chio, la « Corne ». Cette étoile marquait la limite entre les palais célestes du Sud et de l’Est, connus respectivement sous les noms « d’Oiseau vermillon » et de « Dragon bleu ».

Source: Le langage secret des Etoiles et des Planètes – Geoffrey Cornelius/Paul Devereux – Editions Solar – Paris
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Posté le 28/03/2024 18:59:25
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